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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 12:47

Dans lHUMANITÉ du 29/01/2013, article 1 sur 2. À lOlympia le 6 février, le descendant du légendaire empereur humaniste Soundiata Keita présente son CD Talé. Salif a mal à son pays et nous en parle sans détours.Photo Talé 3

C’est un artiste-citoyen à la colère lucide que nous avons rencontré. Le chanteur le plus emblématique du Mali – où il vit – ne mâche pas ses mots. Mais ne renonce ni à lespoir, ni au désir dapporter, par la musique, du réconfort à son peuple. A lOlympia et en dautres lieux de lHexagone, il présentera son album Talé, réalisé par Philippe Cohen-Solal, magicien du Gotan Project. Salif Keita sinsurge contre la guerre lancée par les extrémistes au Mali. Il descend du légendaire empereur Soundiata Keita (XIIIe siècle), protecteur des arts, promulgateur de lune des premières chartes des droits de lhomme de tous les temps (la Charte du Mandé ou charte de Kouroukan Fouga). Issu de la caste noble, il lui était interdit, de facto, dexercer un métier de musique – réservé aux griots.
  
Cependant, habité depuis toujours par l’urgente nécessité de chanter, il a eu limmense courage – la folie, daucuns ont pensé en ce temps –, dans sa jeunesse, de désobéir à des codes pourtant extrêmement puissants et de quitter sa famille, pour réaliser ses rêves. Lui, le noble devenu sans domicile, na craint, à lépoque, de dormir sur les étals dun marché de Bamako. Et, depuis, on sait le miracle que sa voix dor a accompli aux quatre coins du monde.
-Que signifie le titre de votre disque, Talé?
-Salif Keita: Talé, en bambara, signifie « ça appartient ». Par ces mots, je fais référence aux notions de possession, dégoïsme. Trop de gens ne sont motivés que par le fait dacheter, posséder. Lindividualisme gagne de plus en plus de terrain, au détriment de lintérêt général. Ce repli sur soi est peut-être dû à la précarisation grandissante et à linquiétude que lon observe chez les plus fragiles, et cela partout dans le monde.
 
«Javais besoin dun complice artiste
qui comme Philippe Cohen-Solal, désire bousculer les traditions.»
-Quattendiez-vous de Philippe Cohen-Solal en tant que réalisateur de Talé?
-Salif Keita: Je voulais faire un disque qui, tout en véhiculant certains messages, donne envie de danser. Beaucoup de gens ont des soucis. Je souhaite que ma musique leur apporte un peu dencouragement et de chaleur. Avec Philippe, on a combiné la musique africaine avec un groove international et de lélectronique. Javais besoin dun complice artiste qui, comme moi, désire bousculer les traditions.
-Vous utilisez un terme pour désigner cette démarche...Photo Talé 2-copie-2
-Salif Keita: Oui, la « dégation ». Ca veut dire que lon fait du dégât dans la tradition!
 

« Tout en étant croyant, le Mali est laïque

et profondément pacifiste »

 

- La chanson Tassi raconte une histoire vraie... 

-Salif Keita: Oui, jai été bouleversé par lerrance, daéroport en aéroport, dune mère malienne, dont le fils, aux Etats-Unis, a été exécuté sur la chaise électrique. Cest une atrocité, irréversible.

                                                                                                         D.R

- Le Mali souffre. Quel sont vos sentiments et votre analyse de la situation?

-Salif Keita: Dans le Nord, des mains ont été coupées. Cest une réalité et, à la fois, un symbole dune insupportable violence. Les extrémistes ont placé la population sous surveillance. Tout en étant croyant, le Mali est laïque, et profondément pacifiste. Linvasion du Nord du pays, avec la destruction des biens dune population déjà pauvre au départ, a été un électrochoc.

 

« Je ne peux pas baisser les bras, quand la société,

que je rêve équitable pour tous, régresse »

 

-Est-ce selon vous une forme de colonialisme?

-Salif Keita: Exactement. LArabie saoudite finance certains des extrémistes. Il ne sagit pas seulement de coloniser le Mali par une application obscurantiste de la religion, mais aussi sur le plan économique, en visant à tirer profit des ressources du pays. Le sous-sol est un des plus riches du continent: pierres précieuses, lithium, fer, uranium, or, pétrole, gaz, bauxite... Toutes ces matières premières suscitent des convoitises. 

 

-Que pensez-vous de lintervention française?

-Salif Keita: Elle était indispensable. Sinon, Bamako et, par suite, tout le Mali allaient être annexés. Avec ce que nous avons vu ou vécu sur place, nous sommes nombreux à penser que les attaquants nallaient pas sarrêter au Mali, pour menacer ensuite la sous-région. Ils veulent développer leur narcotrafic et faire main basse sur les richesses africaines.

 

-Vous êtes lambassadeur culturel le plus célèbre du Mali. Ne redoutez-vous pas dêtre une cible?

-Salif Keita: Je peux être une cible. Mais je suis trop têtu pour laisser la peur me dominer. Je ne peux pas baisser les bras, quand la société, que je rêve équitable pour tous, régresse, quand la liberté est liquidée. Je lance un appel. Que chaque citoyen reste vigilant, au chevet de la liberté au Mali et partout dans le monde.

 

Entretien réalisé par Fara C.

 

RENSEIGNEMENTS PRATIQUES :

http://www.salifkeita.net/

CD Talé (Universal Jazz).

En concert, notamment:

-Le 6 février, Paris, Olympia, http://www.olympiahall.com/

-Le 16 février, Marne-la-Vallée, Ferme du Buisson, http://www.lafermedubuisson.com/

 

Lire aussi, par Fara C. :

Chronique du CDde Salif Keita Talé par Fara C. (L’Humanité du 29/01/2013, CD « Talé ») Egalement sur le blog de Fara C.: http://farajazzworld.over-blog.com/

http://www.humanite.fr/culture/salif-keita-rester-vigilant-au-chevet-de-la-libert-514018 (L’Humanité du 29/01/2013, extrait de l’interview de Salif Keita par Fara C.) 

http://www.humanite.fr/node/71085 (L’Humanité du 19/09/1985, « L'art doit éclairer l'esprit », concert de soutien à Mandela, avec Max Roach, Salif Keita...). 

http://www.humanite.fr/node/179717 (L’Humanité du 20/03/1996, « Les mélopées royales de Salif Keita »).

http://www.humanite.fr/node/168282 (L’Humanité du 28/08/1996, Salif Keita, « Les sans papiers: lesclavage moderne »). 

http://www.humanite.fr/node/137763 (L’Humanité du 21/10/1997, « Des musiques debout »).

http://www.humanite.fr/node/381956 (L’Humanité du 11/06/1999, « Salif Keita, la Cigale enchantée »).

http://www.humanite.fr/node/376595 (L’Humanité du 25/09/1999, « Salif Keita sur M6 »)

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 15:18
LE PREMIER TELETHON JAZZ AVEC S. BEUF ET SIXUN, A la Une de L'Humanité le 7/12/2012 :
 

 LE PREMIER TELETHON JAZZ AVEC S. BEUF ET SIXUN

  
fara_jazz.jpg
 © Thierry Vincent  
le 6 Décembre 2012
Mots clés : jazz, musique, téléthon, sylvain beuf, harmonia mundi

 

Sixun et Sylvain Beuf au premier Téléthon jazz.
Par Fara C.    

Basé sur l’exploration, le jazz répond bien à la démarche du Téléthon et
des scientifiques qui se vouent à la recherche. A l’Alhambra, des musiciens
de haut vol, dont Sylvain Beuf, qui sort outre un superbe CD. Par Fara C.

 
Le premier Téléthon jazz aura lieu à l'Alhambra ce vendredi 7 décembre, avec un plateau
éclatant : le quartette de haut vol dirigé par le saxophoniste Sylvain Beuf, auréolé de
distinctions (dont une Victoire du Jazz en 2010), puis, en seconde partie, Sixun, groupe phare
d’une inimitable fusion jazz-rock africaine. Un événement qu’il convient d’applaudir. La
manifestation se tourne ainsi vers une musique moins commerciale, dont les artisans, à l’instar
des scientifiques s’impliquant dans la recherche, font de l’investigation un moteur essentiel de
leur démarche de création. En témoigne à la perfection le Brain Festival, lancé par un fleuron
du jazz, Thomas de Pourquery (saxophone), dans le but d’aider la recherche sur les maladies
neuro-dégénératives.
 
Un souffle d’espoir inoculé par le Sylvain Beuf Quartet
La recette sera intégralement reversée à l'Association française contre les myopathies
(AFM), initiatrice du Téléthon, pour l'achat de machines médicales. Le saxophoniste ténor
et compositeur Sylvain Beuf est plus qu’un musicien : un citoyen concerné par la marche
du monde. Double satisfaction : en allant l’écouter à l’Alhambra, nous contribuerons à notre
bonheur personnel, par l’enchantement que procure sa musique, mais aussi à un souffle
d’espoir auprès des personnes atteintes par les maladies rares et de leurs proches.
Vidéo « Electric Excentric »
 
Sylvain Beuf fait l’unanimité auprès de la critique la plus exigeante, à l’image de l’éminent
Michel Contat qui, en 1999 déjà, saluait la galette « Danse des internotes ». A l’Alhambra,
il revisitera des plages de son nouvel et neuvième album, au titre évocateur, « Electric
Excentric » (paru chez Such Prod / Harmonia Mundi). Lui, qui a cultivé l’acoustique dans le
passé, y opère une mutation décisive, puisqu’il convoque la fée électricité.
 

 

 

Un soleil printanier à l’Alhambra.

 
Sans recourir à des effets spéciaux sur son ténor, il privilégie l’élaboration d’atmosphères qui
débrident notre imaginaire et favorisent l’échange, l’interaction, avec ses complices. Philippe
Bussonnet (basse) et Julien Charlet (batterie) constituent un tandem rythmique
particulièrement pertinent, dans la façon d’aiguillonner l’attelage musical, avec autant
de souplesse que de spontanéité. Le quatrième mousquetaire, Manu Codjia, prodigieux
guitariste dont l’exploration instrumentale déjoue les étiquettes, s’est nourri, au fil des années,
de jazz, rock, fusion et spécificités africaines. En ce sens, fertile est son sceau sur Electric
Excentric. Ce qui comble Sylvain Beuf, attentif à susciter une dimension collective dans l’acte
d’invention. Dans le disque, de judicieux invités déposent leur empreinte : les trompettistes
Alex Tassel et Nicolas Folmer, l’accordéoniste Thomas Beuf, le percussionniste Thomas
Guei. On ignore si ces derniers feront un tour à l’Alhambra le 7 décembre. Quoiqu’il en
soit, la musique qu’offrira le Quartet réchauffe autant le cœur qu’elle nourrit l’esprit, de ses
feux subtils, stimulants, lumineux comme le soleil du printemps.
Informations pratiques:
 
7 décembre, de 20 heures à 23 heures, à l’ALHAMBRA, 21 rue Yves Toudic, 75010 Paris.
Métro République. Réservation par téléphone au 01 40 20 40 25. http://www.alhambra-
paris.com. Tarif unique: 23 euros.
FARA C. 
 
 
A lire aussi, de Fara C. :
 
Ou :
Le Brain Festival contre les maladies neurodégénératives
Ou :
Tourcoing jazz festival mène sa mission avec passion
 
http://www.humanite.fr/culture/le-festival-gnaoua-musiques-du-monde-
d%E2%80%99essaouira-oasis-de-tolerance-et-de-paix-500635
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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 10:49

 

China Moses, flamboyante conteuse de blues, by Fara C à la Cigale 10 décembre.Photo_Crazy_Blu_300CMYK.jpg

DR  

China Moses, flamboyante conteuse de blues

La chanteuse célèbre les divas de la Black Music, dans le CD Crazy Blues, avec la complicité de Raphaël Lemonnier. Enthousiasmant, par Fara C. 

 

 

Article entier ici: http://www.over-blog.com/profil/blogueur-4307624.html.

Lien de la parution dans , Culture, le 9 novembre 2012 : 

http://www.humanite.fr/culture/china-moses-flamboyante-conteuse-de-blues-508238

 

Mots clés : musique

 

Après le succès de leur album Gardenias For Dinah, consacré à la diva afro-américaine Dinah Washington, et la longue tournée qui s’ensuivit, la chanteuse China Moses et le pianiste Raphaël Lemonnier rendent hommage aux divas du blues, du jazz et de la soul dans leur CD Crazy Blues, qui emprunte son nom au blues gravé en 1920 par Mamie Smith (1883-1946). « Crazy Blues est un morceau historique, rappelle China. En 1920, aucun Afro-Américain n’avait jamais signé avec un label, l’industrie du disque pensant que les Noirs n’avaient pas de potentiel commercial. Or, Crazy Blues s’est vendu à plus de 75 000 exemplaires en un mois, avant de dépasser les deux millions de copies. » Les racistes en ont été choqués. Mamie Smith et ses collaborateurs ont reçu des menaces de mort…

  
Les branches vertigineuses du grand arbre de la Black Music

 

Fille de la chanteuse Dee Dee Bridgewater et du réalisateur Gilbert Moses, China cultive de façon personnelle son héritage artistique. Après avoir animé des émissions musicales à MCM, MTV et au grand Journal de Canal+, elle a choisi de ne poursuivre que son émission Made In China, sur Jazz Radio (du lundi au vendredi, 19-20 heures). Elle aime conter des histoires autant que chanter. A travers ce nouvel opus, la griotte franco-américaine nous hisse jusqu’à des branches vertigineuses de l’immense arbre de la Black Music – Etta James, Peggy Lee, Donna Summer...

 Photo Crazy Blu China & Raphael

DR
    Des invités de talent, Pierrick Pedron, Sly Johnson…

 

Raphaël Lemonnier a taillé des arrangements qui s’adaptent à merveille à la personnalité de China et à leur désir commun de modernité. La ballade You’re Crying, qu’a interprétée jadis Dinah Washington, se voit parée d’une somptueuse section de cordes, dont les arrangements, conçus par Jean-Claude Ghrenassia, instillent une tension, une mélancolie saisissantes. Plusieurs invités impriment leur talent. Citons Pierrick Pedron (sax) dans Why Don’t You Do Right, le vocaliste Sly Johnson et le saxophoniste Daniel Huck dans le blues vitaminé Cherry Wine (immortalisé par Esther Philips), Hugh Coltman (du groupe Hoax) qui chante dans Closing Time, dont il a écrit le texte, Raphaël Lemonnier ayant composé la musique.

 

Deux reprises de l’émouvante Nina Simone

 

Puissantes sont les versions de Just Say I Love Him et de Work Song, qui narre le travail harassant d’un détenu. « Ces deux titres, de Nina Simone, me bouleversent, explique China Moses. Rebelle, artiste de génie, Nina ne craignait pas d’exprimer sa colère publiquement. J’ai lu pas mal d’entretiens avec elle. Certains journalistes avaient peur de l’interviewer. C’était une femme radicale, rare. Je l’admire. »

 

China Moses / Raphaël Lemonnier, CD Crazy Blues (Decca / Universal), sortie le 5 novembre.    

China sur Jazz Radio, du lundi au vendredi, 19-20 heures,

http://www.jazzradio.fr/ 

En tournée, dont: Le 10 décembre, à Paris, la Cigale.

Tournée complète sur http://www.myspace.com/chinamoses

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 15:48

*Hancock à l’Unesco

 

 

 2012-0127v_huma-site_HANCOCK_coffret-L-essentiel_visuel.jpghttp://www.humanite.fr/culture/vos-agendas-488707

 

Culture - le 27 janvier 2012. Par Fara C. :

Musique

À vos agendas

Mots clés : musique,

*Hancock à l’Unesco

Le pianiste au génie généreux inaugure le 40e anniversaire de la Convention du Patrimoine mondial.

 

 

Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO, Herbie Hancock (notre photo) inaugurera les célébrations, organisées par l’UNESCO, du 40e anniversaire de la Convention du Patrimoine mondial. Cette dernière, qui vise à protéger le patrimoine mondial culturel et naturel, comprend aujourd’hui 936 biens d’une valeur universelle exceptionnelle.

 

Depuis la fin des années cinquante, le pianiste et compositeur américain n’a jamais courbé le dos face aux injonctions du commerce. Les intégristes du jazz lui ont successivement reproché de vendre son âme au funk (« Headhunters », 1973) et aux techniques du hip hop (notamment pour le titre culte « Rock It », de 1983, qui a introduit au jazz des générations de fans de rap).

 

Il expliquait, invariablement: « Pour moi, il n’y pas de sous-musique par le simple fait du style que l’on choisit. Ce qui est déterminant, c’est l’esprit avec lequel opère l’artiste: conservateur ou innovant, libre ou inféodé à l’ordre dominant... » Herbie Hancock invitera la chanteuse Corinne Bailey Rae, la contrebassiste et vocaliste Esperanza Spalding, le guitariste Steve Brown et le batteur Manu Katché, à son concert acoustique, qui retracera en outre l’histoire de la Convention et évoquera les sites inscrits au patrimoine mondial. Un moment historique.

 

+ 30 janvier, 20 heures, Herbie Hancock, Paris, UNESCO, sur réservation, salle I; ww.unesco.org/new/fr.

- Joyaux à (s’) offrir, chez Sony: de Hancock, CD « The Imagine Project », double CD «  L’essentiel » (1962-2000). 2012 0127v huma site HANCOCK cd imagine visuel

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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 11:28
Des idées de cadeaux pour aborder la nouvelle année.
 
CongoD'Edgar MORIN à BARON BLACK, des KARINDULA Sessions au livre d'AMNESTY INTERNATIONAL pour le respect des droits des femmes, en passant par la collection JAZZ BD, ce best of convie à lire, écouter, voir, pour danser et penser.
 

Part.3/3 : In « l’Humanité » 2011 12 30 by Fara C.:Des étrennes entre danse et conscience pour inventer 2012 de The KARINDULA Sessions en passant par Edgar MORIN.

 

Voir:

Part.1/3 : In « l’Humanité » 2011 12 30 by Fara C.:Des étrennes entre danse et conscience pour inventer 2012, de la série JAZZ ICONS à Agnès BIHL.

 

Et aussi:

Part.2/3 : In « l’Humanité » 2011 12 30 by Fara C.:Des étrennes entre danse et conscience pour inventer 2012, de Francis BEBEY à Mahmoud DARWICH.

   

 

Mots-clés : jazz, world music, musiques du monde, rap, hip hop, poésie, découverte

 

Par Fara C.

 

 

CONGO. “The Karindula Sessions”

Congo

Avec BBK, Bana Simba, etc.

 


A Lubumbashi, quatre groupes improvisent dans la rue, sans amplification. Des tambours et des banjos géants forgés avec des bidons d’huile, surgit le karindula, style tradi-moderne aux paroles volontiers séditieuses ou moqueuses. Epoustouflante leçon de musique et de vie.

 

-DVD + CD, Crammed Disc.

 

 

 

 

ANTILLES. Baron BlackBaronBlackTradyMwen

 
« Tradisyon Mwen »

  


Le Martiniquais Baron Black croise le legs de ses ancêtres et son amour pour le reggae, mêle sa voix prenante et la parole du tambour. Avec des invités de marque - Roy Hargrove, Dédé Saint-Prix... Un puissant appel à la conscience, la danse et la transe.


-CD, Black House Music - Grounded Music / Socadisc.

 

 

 

 

desrondsDsL'OAMNESTY INTERNATIONAL. Marie Moinard, Catel, Agnès Bihl, etc.

 

« En chemin elle rencontre... »

  

BD collective. Les artistes se mobilisent pour le respect des droits des femmes. Thèmes: viol, inceste (texte d’Agnès Bihl), violence conjugale, obstacles à l’accès à l’IVG... Un ouvrage essentiel.

 

-BD, Des ronds dans l’O / Amnesty International, 96 pages, 18,50 euros.

 

 

 

 

JAZZ. Collection BD Jazz

bdjazzDinahWashbdjazzHelenMerrillbdjazzLadiesInBluebdjazzMemphisSlimbdjazzPeggyLee
“Dinah Washington”, “Peggy Lee”, “Helen Merrill”, “Memphis Slim” et “Ladies in Blue”.

 

Les quatre volumes consacrés aux trois chanteuses de jazz et au bluesman, ainsi que l’opus réunissant des vocalistes féminines de jazz (Ella Fitzgerald, Betty Carter, Lena Horne...), racontent, à travers des parcours singuliers, profondément humains, de captivants chapitres de la grande musique américaine.

Avec, chaque fois, vingt pages de dessins et, en deux CD, une quarantaine de chansons. De la très belle ouvrage.


-5 livres/doubles CD, vendus séparément, BDMusic / Harmonia Mundi.

 

 

 

EMorin
PHILOSOPHIE. Edgar Morin

 
« Entretien avec Edgar Morin »

 
Ou comment tresser intimement conviction et action, en rompant les coutures de la pensée dominante. Une réflexion éminemment nourricière.

 

-Double CD, Frémeaux & Ass.

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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 18:00

Des idées de cadeaux pour aborder la nouvelle année.

 

 

De Francis BEBEY à Mahmoud DARWICH , de ZONE LIBRE/CASEY/B. JAMES aux enfants du CREA, en passant par le DVD "Berlin 1885, la ruée sur l'Afrique",  ce best of 2011 convie à lire, écouter, voir, pour danser et penser. 

 

 

Part.2/3 : In « l’Humanité » 2011 12 30 by Fara C.:

Des étrennes entre danse et conscience pour inventer 2012, de Francis BEBEY à Mahmoud DARWICH.
 

 

Voir:

Part.1/3 : In « l’Humanité » 2011 12 30 by Fara C.:
Des étrennes entre danse et conscience pour inventer 2012, de la série JAZZ ICONS à Agnès BIHL.

Et aussi:

Part.3/3 : In « l’Humanité » 2011 12 30 by Fara C.:
Des étrennes entre danse et conscience pour inventer 2012 des KARINDULA Sessions en passant par Edgar MORIN.

  

  

 

Mots-clés : jazz, world music, musiques du monde, rap, hip hop, poésie, découverte

 

Par Fara C.

 

  

FrBebeyAFRIQUE. Francis Bebey

 

 « La belle époque »

 

 Ecrivain, musicologue, polyinstrumentiste et compositeur, l’impertinent surdoué camerounais trempait avec la même ardeur sa plume dans la satire, la tendresse et l’encre de l’ire, à travers un élan de générosité resté intact jusqu’à sa mort en 2001. Troisième chapitre de la série Belle époque, cette anthologie nous promène, de 1965 à 1999, au fil de la créativité luxuriante de Francis Bebey: chansons satiriques (dont les célèbres Agatha et Si les Gaulois avaient su), pièces instrumentales, poèmes traduits en notes (Birago Diop, Senghor), hymne à la lutte pour les droits civiques des Afro-américains, etc. Les textes sont portés, ici, par sa belle technique vocale pygmée, là, par sa guitare sans frontière (classique ou s’inspirant du mvet, harpe-cithare d’Afrique centrale), ou encore par d’étonnantes combinaisons d’instruments modernes et traditionnels - sifflet pygmée, sanza... Un art allègre, libre.

 

-Coffret 4CD, Celluloïd/ Rue Stendhal. Livret français, anglais.

  

 

 

 

ENFANTS. Conté par Claude Brasseurab1230 bestof2011 enfants du levant visuel FA844 cd frémea

 

« Les enfants du Levant »

 

Chanté par les enfants du CRÉA sur la musique d’Isabelle Aboulker, le récit évoque la dure vie des enfants condamnés au bagne sur l’île du Levant, au XIXe siècle. Cette adaptation sonore du roman de Claude Gritti se révèle à la fois pédagogique et poignante.

 

-CD Frémeaux & Ass. / Socadisc.

 

 

 

 

Berlin1885AFRIQUE. « Berlin 1885, la ruée sur l’Afrique »

 

 De Joël Calmettes

 

 Le docu-fiction retrace la conférence par laquelle les puissances occidentales se sont partagé l’Afrique et ses richesses naturelles, en prétendant remplir une mission civilisatrice. Il évoque aussi la colonisation, l’esclavage, les zoos humains... Edifiant.

 

-DVD, Arte, 2h15.

 

 

 

 

RAP/ROCK. Zone Libre vs Casey & B.James

 

 « Les contes du chaos »

STGay_Casey_Chaos.jpg

Mélange explosif du rap déflagrateur de Casey et de B. James avec le free rock de Zone libre (Serge Teyssot-Gay, Marc Sens et Cyril Bilbeaud). L’album météore a illuminé 2011 de sa fulgurance rebelle.

 

-CD, Intervalle Triton / L’autre distribution.

 

 

 

 

POESIE. Mahmoud Darwichdarwich ncSophocle

 

« Nous choisirons Sophocle »

 

Extraits de cinq recueils et traduits par Elias Sanbar, les poèmes, écrits entre 1977 et 1992, sont comme un soleil ardent, qui éclairerait un peuple, un monde, une déchirure, un exil. Bouleversant.

 

-Livre, Actes Sud, 100 pages, 18 euros.

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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 16:39

Des idées de cadeaux pour aborder la nouvelle année.

 

 

De la série JAZZ ICONS à la compil' sur le PRINTEMPS ARABE, d'Agnès BIHL à Gil PETERSON, en passant par un beau livre sur le CHAMPAGNE, ce best of 2011 convie à lire, écouter, voir, pour danser et penser.

   

Part.1/3 : In « l’Humanité » 2011 12 30 by Fara C.:
Des étrennes entre danse et conscience pour inventer 2012, de la série JAZZ ICONS au CD d'Agnès BIHL.

Voir:

- Part.2/3 : In « l’Humanité » 2011 12 30 by Fara C.:

Des étrennes entre danse et conscience pour inventer 2012, de Francis BEBEY à Mahmoud DARWICH.
 
- Part.3/3 : In « l’Humanité » 2011 12 30 by Fara C.:

Des étrennes entre danse et conscience pour inventer 2012 de The KARINDULA Sessions en passant par Edgar MORIN.

   

 

Mots-clés : jazz, world music, musiques du monde, rap, hip hop, poésie, découverte

 

Par Fara C.

 

JAZZ. Jazz Icons - Series 5

 

Art Blakey, John Coltrane, Johnny Griffin, Freddie Hubbard, Roland Kirk, Thelonious Monk.

 


jazziconbox 201201En partenariat avec l’INA, Reelin’ In The Years et Mosaic Records, la collection Jazz Icons fait revivre des concerts légendaires de six sommités afro-américaines filmées par la télévision française. Des interviews complètent cette fantastique rétrospective. Dans le DVD Art BLAKEY’s Jazz Messengers, le batteur et leader, avec ses obsédants roulements et ses solos mitrailleurs, fait un tabac au Théâtre des Champs-Elysées en 1959, en compagnie des lumineux Lee Morgan et Wayne Shorter.

Dans le volume John COLTRANE (Antibes, 1965), le saxophoniste visionnaire, dont les images sont précieuses, fait offrande de Naima, A Love Supreme, Ascension... Le DVD Johnny GRIFFIN montre, en 1971, le ‘petit géant’ du sax au festival de Châteauvallon (avec Dizzy Gillespie en super guest) et, aussi, en live à l’émission Classiques du jazz.

Avec Freddie HUBBARD (Radio France, 1973), c’est à la cime de sa maestria que nous propulse le trompettiste, tandis que Thelonious MONK révèle un diamant: seul, sans public ni musicien, le pianiste révolutionnaire improvise sur ses compositions.

Hallucinant, tout comme le délire créatif qui explose dans Rahsaan Roland KIRK (Grand Palais, 1972): aux divers sifflets, clarinette, sax ou flûte (parfois joués en même temps!), le souffleur nous décoiffe, au gré de son lyrisme échevelé. Tant de génie jubilatoire rend ce coffret indispensable.

 

-Coffret 6 DVD, Mosaic Records - INA / mosaicrecords.com, environ 103 euros.

 

 

 

 

  

ab1230 visuel Champagne bestof2011 1230hqBEAU LIVRE. « Le Champagne »

 

Sous la direction de Jean-Pierre Poussou

 

Sous-titré Une histoire franco-allemande, ce livre étudie, à partir des thèses publiées par Claire Desbois-Thibault et de Michel Étienne, la saga du champagne.

Erudit et accessible, déjà distingué par des prix, il permet de mieux connaître le merveilleux breuvage qui égaie nos fêtes.

 

-PUPS, 360 pages, 25 euros.

 

 

 

 

 

OURDREAMSAREREVOLUTION. De Tunis au Caire

 

« Our Dreams Are Our Weapons »

 

 

Ce florilège regroupe des chansons et des musiques qui ont accompagné le printemps arabe. Hymnes (comme Tunis libre,  de Zorah Lejnev), rap en colère (El General), somptueux orchestres arabes... Un disque émouvant et stimulant.

 

-CD, Network / Harmonia Mundi. Livret en allemand, anglais, français.

 

 

 

 

 

havanaCultura.jpgCUBA. Havana Cultura

 

“Gilles Peterson Presents The Search Continues”

 

Le DJ, pionnier de l’acid-jazz, présente un CD de création originale (avec le Havana Cultura Band, comprenant Roberta Fonseca et Danay Suarez) et une compilation de l’inventive nouvelle génération qui brasse classiques cubains, hip hop, reggaeton, funk... Idéal pour danser.

 

-Double CD, Brownswood Rec.

 

 

 

 

 AgnèsBihl

CHANSON. Agnès Bihl

 

« Rêve général-e »

 

Edition limitée incluant un bonus de 5 titres en live, dont 3 inédits (l’un avec le charismatique Yves Jamait). La chanteuse appelle au rêve et à la grève générale, en alliant subversion de l’esprit et sourire du cœur.

 

-Double CD, Banco Music - Ed. Raoul Breton / L’autre distribution. 

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 16:09

In l’Humanité 2011 12 30 by Fara C. :

RHODA SCOTT, SLAVA, SAMY DAUSSAT

 

 

http://www.humanite.fr/culture/vos-agendas-486775

 

Culture - le 30 Décembre 2011

Sortir ce week-end. À vos agendas

 

 

Fée de l’orgue

 

scott rhoda visuel 201112L’organiste aux pieds nus, Rhoda Scott (notre photo), venue à Paris en 1968 pour étudier auprès de Nadia Boulanger, fête ses quarante ans de vie et de carrière en France avec « Anthology », alors qu’elle vient de retourner vivre aux États-Unis. Passons les fêtes avec elle, en live au Sunset ou au son de ce CD-DVD qui traverse alertement époques et styles – standards de jazz, compositions originales, Bach, Strauss, classique soul… Un documentaire et, filmés par la télévision hongroise, deux concerts inédits (1972 et 1973) complètent « Anthology », gorgé de groove. 

 

Le 31 décembre et le 1er janvier au Sunset (tél.: 0140264660);

Le 2 janvier au Caveau de la Huchette (tél.: 0143266505);

 

www.rhodascott.com.

 

--> Joyau à (s’)offrir: CD-DVD « Anthology » (Universal).

 

 

 

Daussat en swing

 

daussat intime 2011Samy Daussat revisite en concert son CD « In Time », gravé par son trio avec en invité le chevronné Pierrick Pédron (sax). Le guitariste y cultive le swing manouche, en des pièces de son cru – et une de Django Reinhardt. Il s’échappe vers un morceau de Vian et une chanson de Babx. Avec une profonde sensibilité et un swing communicatif.

 

Le 30 décembre, Paris, Atelier Charonne;

Le 31 décembre, Meaux, la Péniche;

  

www.myspace.com/samydaussat.

 

--> À (s’) offrir: CD « In Time » (Label Ouest / L’Autre distribution).

 

 

 

Eloge de la lenteur selon Slava

 

Petits et grands, courez voir les dernières représentations du clown russe, Slava Polunin (notre photo), au Trianon. Restauré, ce lieu du patrimoine parisien convient à merveille à « Slava’s Snowshow », qui nous emporte dans un univers de neige et de rêve, piqueté d’humour. À l’ère des superproductions, ce spectacle, qui a fait le tour du monde, réussit le miracle de susciter la magie par la force de l’imaginaire – servi par la dextérité et la créativité inouïes du chef et de sa troupe. Ici, le vieux clown au nez rouge semble envoyer un papillon vers les spectateurs. Là, c’est une immense toile d’araignée qui tombe sur lui, puis sur le public. Les artistes invitent ce dernier à participer, qui répond avec joie à leurs sollicitations (on vous laisse la surprise de découvrir le jeu de cette contribution).

Une douce chute de flocons ou de plumes, une petite boule comme suspendue dans l’air, des ballons multicolores volant dans l’espace… Et des séquences musicales. Mais quasiment aucun mot, sauf, à un moment, dans une langue que l’on ne comprend pas. Le dialogue s’instaure à travers la gestuelle et les regards. Ceux qui ne peuvent aller au Trianon regarderont avec félicité le DVD (70 min) qui inclut, en bonus, « Clown ». Ce film d’animation d’Irina Evteeva, distingué par le lion d’argent du meilleur court-métrage à la Mostra de Venise en 2002, s’inspire de « Slava’s Snowshow », splendide éloge du silence, de la lenteur et de la poésie.

slava_mishukov-4_201112.jpg

Slava Polunin – Photo : (c) Vladimir Mishukov

 

 Jusqu’au 31 décembre, Paris, Trianon (tél.: 0144927800), de 15,60 à 59,90 euros;

 

www.slavasnowshow.com.

 

--> Joyau à (s’)offrir: DVD Slava’s Snowshow (Arte éditions).

 

Par Fara C.

 

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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 16:46
Cesaria Evora, l’humble majesté du petit peuple. Hommage. Par Fara C.

 evora cesaria photoDR hq20111218Mots clés : jazz, concert, cap-vert, cesaria evora, morna


De Fara C., aussi, sur Cesaria Evora, dans "l'Humanité" :

 

Elle est comme la reine du Cap-Vert:

 

http://www.humanite.fr/node/249101?x


Cesaria Evora, la diva aux pieds nus :

http://www.humanite.fr/node/141693?x

  

Voir aussi:

Blog de Romain Diop sur les travaux de Fara C.:

http://diopsworld.blogspot.com/

Facebook de Fara C.:

                                                                          


Culture - le 18 Décembre 2011, 

Cesaria Evora, l’humble majesté du petit peuple. Hommage.


   Rebelle dans l’âme et d’une bouleversante simplicité, l’immense chanteuse capverdienne laisse un héritage universel, entre morna mélancolique et coladeira subtilement allègre. 
Par Fara C.
 

Elle semblait sans âge, immortelle, bien que nous la sachions malade. Hier, la triste nouvelle est tombée (1). La diva aux pieds nus s’en est allée rejoindre son père trop tôt disparu (elle avait sept ans) et son oncle, l’immense compositeur B. Leza, mort dans le dénuement et dont elle a interprété sans répit les perles, afin de lui rendre justice. Hier soir, lors du Bal de l’Afrique enchantée qui a magnifiquement clôturé Africolor au Forum du Blanc-Mesnil, tous les artistes et les MC, Soro Solo, Vlad, Sayon Bamba, l’orchestre Les Mercenaires de l’Ambiance et, enfin, le légendaire Zao, ont rendu un vibrant hommage à la Créole africaine.


A l’image des chansons à la fois nostalgiques et syncopées qu’elle fredonnait au creux de notre cœur, le visage de Cesaria Evora oscillait entre regard espiègle et moue empreinte de gravité. L’inextinguible soif de liberté caractérise l’existence et l’œuvre de la chanteuse capverdienne. Cize, ainsi que la surnomment affectueusement ses amis, avait trouvé, en José Da Silva, directeur du label indépendant Lusafrica, le producteur et manager qui lui convenait exactement. « José a été le premier professionnel de l’industrie musicale à me témoigner un véritable respect, et cela tout au long de ma carrière, me confiait-elle un jour. Tout a décollé avec lui ». La reine de la morna, qui avait été arnaquée des années durant, ajouta : « Je dois beaucoup aussi à la France, où l’on m’a comprise et traitée comme une artiste à part entière ».

 

 

Le miel doucement amer de la mélancolie

     

Dans les années 60, Cesaria commença à enregistrer et à se produire sur scène au Cap-Vert. Tout le monde perçut aussitôt le talent qui se nichait dans sa gorge. « On m’appelait pour chanter, mais on me payait des cacahuètes. J’en ai eu marre. Dans les années soixante-dix, je me suis retirée ». Ce n’est qu’en 1985, grâce à des faces gravées au Portugal avec Bana, emblématique chanteur capverdien, que l’on entend de nouveau l’indomptable mutine. José Da Silva la découvre alors. La collaboration avec ce jeune producteur franco-capverdien propulsera Cesaria au sommet des charts, en à peine quatre ans et trois albums - « La Diva aux pieds nus » (1988), « MarAzul » (1991) et « Miss Perfumado » (1992), disque de la consécration internationale. 

 

Son pays était encore sous le régime socialiste, quand je l’ai vue, il y a une vingtaine d’années, au Piano-Bar de Mindelo, sa ville natale. Elle n’avait pas encore percé hors de l’archipel. En ce petit club, discrètement assise dans un coin, seule à une table, elle attendait, sirotant un whisky et allumant de temps à autre une cigarette, que le public la réclamât.

 

Dès que s’éleva son chant, tous les spectateurs furent saisis d’émotion. Il semblait, à lui seul, libérer soudain tous les sans-voix de la planète. Même si l’on ne comprenait pas un mot de portugais, on y sentait le miel doucement amer de la mélancolie, la mer qui ballotte les migrants et l’exil, le ressac de la mémoire qui bat le chapelet d’îles.

 

« La cage en or du gros showbiz ? J’en veux pas »

 

Après son concert à la Fête de l’Humanité, en 1997, lorsque je lui avais demandé quel message elle souhaitait exprimer à nos lecteurs, elle avait déclaré : « Faites encore la fête, tout en continuant à poser des questions au monde. Je n’y connais rien à la politique, mais j’ai éprouvé ici quelque chose de spécial : une fraternité ». Miss Perfumado déploie, en définitive, une insoumission plus forte que nombre de discours ronflants. Elle s’est entêtée à mener en toute indépendance son parcours d’artiste (« La cage en or du gros showbiz ? J’en veux pas, je suis bien avec Lusafrica ») et sa vie de femme (« Pas d’homme à la maison ! On ne me commande pas »). Cesaria Evora, à l’exigeante créativité, incarne l’impertinence et l’art de la débrouillardise, le génie créateur et l’humble majesté du petit peuple.                        

 

 

  •               SELECTION DISCOGRAPHIQUE
  •  

    - Quelques disques phares :

    1988, « La Diva aux pieds nus », le premier disque international, produit par José Da Silva ; il a révélé Cesaria Evora hors de son pays.
    1991, « MarAzul », amorçant le passage à un album totalement acoustique ;
    1992, « Miss Perfumado », l’opus de la consécration planétaire.
    1995, « Cesaria », confirmant le triomphe ;
    Suivront, entre autres, « Cabo Verde », « Voz d’amor », « São Vicente di longe » et l’ultime « Nha sentimento » (2009).
    En outre, en2003, le disque « Club Sodade », remix électro de chansons (Petit Pays ; Angola ; Besame mucho ; Sodade, etc.
    En 2010, « Cesaria& », compilation de duos par Cesaria Evora avec ses invités, Bonga, Bernard Lavilliers, Ismaël Lo, Salif Keita, Compay Segundo, Caetano Veloso, Goran Bregovic, Teofilo Chantre... 

     

- Des chansons étoiles :

 

Mar Azul
Cize
Cabo Verde
Sodade
Angola
Miss Perfumado
Petit Pays

 
(1) Une triste nouvelle est tombée :

Culture - le 17 Décembre 2011. Par P. M.

 

Disparition de la chanteuse capverdienne Cesaria Evora
Mots clés : jazz, musique, cesaria evora, cap vert,

 

 

Âgée de 70 ans, la chanteuse internationalement célébrée, est morte près de trois mois après avoir décidé d'abandonner la scène. "La diva aux pieds nus" a succombé ce samedi, dans un hôpital du Cap Vert. La chanteuse a connu 20 ans d'une carrière exemplaire, jouant avec les plus grands, sans jamais oublier ses racines et ses proches.

Dans l'Humanité, Fara C. avait repéré la chanteuse dès son arrivée en France. Elle la présentait en 1993 ainsi : « Née dans une famille pauvre, Cesaria Evora a passé la majeure partie de son existence à chanter dans les petits clubs du pays, souvent pour pas grand-chose. Pourtant, elle est vénérée depuis son adolescence par ses compatriotes, emparés d'un vertige de nostalgie dès qu'ils l'entendent susurrer des mornas, ces ballades mêlant groove africain et fado portugais. En 1992, le destin de Cesaria change du tout au tout. Son chant à la fois suave et chagrin bouleverse les mélomanes français. L'album «Mar Azul» (Mélodie) s'infiltre en douceur dans un marché déjà saturé... » Lire la suite

Quelques années plus tard, Cesaria Evora sera sur la grande scène de la fête de l'Humanité. Fara C., qui connaît bien l’artiste et a pu passer du temps avec elle dans les coulisse, explique pourquoi on l'appelle : La Diva aux pieds nus : « si elle s'est obstinée des années durant à chanter pieds nus, c'était certes par confort et par goût, mais aussi parce que le colonisateur portugais, relayé par la bonne société locale, interdisait que l'on marche sans chaussures sur les places et les trottoirs, réservant, dans une sorte d'apartheid inavoué, la chaussée basse aux Noirs, aux va-nu-pieds dont elle est, dont elle ne cessera jamais d'être » Lire la suite

(...)

 
                                                                                                                  
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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 16:27

 

http://www.humanite.fr/culture/tourcoing-jazz-festival-un-anniversaire-anti-bling-bling-481873

Culture - le 18 Octobre 2011

Tourcoing Jazz Festival: un anniversaire anti-bling bling

Par Fara C.

  festival tourcoing jazz web 1

 

Tourcoing Jazz Festival: un anniversaire anti-bling bling

Mots clés : yann subts, tourcoing, sonny rollins, musiques, jazz, ibrahim maalouf, Festival, eric longsworth,

 

La manifestation célèbre sa 25e année en permettant à un nouveau public, toujours plus nombreux, de découvrir les joies du jazz. Multiples actions de sensibilisation et un superbe choix de concerts gratuits.

Pour ses vingt-cinq ans, le Tourcoing Jazz Festival a choisi de faire la fête en choisissant la qualité et non le bling bling. En 1999, la venue de Yann Subts comme directeur de l’Association culturelle tourquennoise (laquelle organise la manifestation) a marqué une ouverture décisive, visant à abolir les barrières entre les musiques actuelles. C’est dans une salle dévouée à celles-ci – le grand Mix – qu’Ibrahim Maalouf a inauguré la 25e édition le 15 octobre : sa création s’est située dans la continuité de son nouveau CD, « Diagnostic », magnifique ode à la paix. Ce trompettiste et compositeur franco-libanais incarne à merveille la démarche du festival, par sa façon d’arpenter les continents et les styles - jazz, électro, rythmes brésiliens, fanfares balkaniques, sans oublier les modes orientaux qu’il peut jouer grâce à la trompette à quart de ton inventée par son père. L’avant-veille, il a clôturé sa résidence avec une répétition publique en direction d’un public scolaire.

 

ibrahim maalouf c gaston bergeret web

       Photo © Gaston Bergeret  Ibrahim MAALOUF :

                                                         

 

« La philosophie du festival ? Renouer avec les codes populaires du jazz, précise Yann Subts. Depuis mon arrivée en 1999, nous avons élargi la programmation aux musiques du monde. Nous nous attelons à un travail en profondeur sur le terrain, en lien avec les musiciens locaux, professionnels ou en cours de professionnalisation ». Chaque année, des artistes mènent des projets pédagogiques et des opérations de sensibilisation auprès des élèves des établissements scolaires.

 

Photo © DR Eric Longsworth:

  eric-longsworth-photo web
Le 20, au Théâtre municipal Raymond Devos, le violoncelliste Eric Longsworth présentera les fruits de sa collaboration avec la chorale du lycée Gambetta et celle du Conservatoire de la ville, sous la direction d’Anne-Laure Playoust et Sébastien Bouvier. Durant le festival, les élèves de Tourcoing ont droit à l’implantation d’un Magic Mirror, où, à l’heure du déjeuner, ils accèdent gratuitement aux concerts.

 

 

 

L’affiche a de quoi faire saliver les gourmets du jazz : par exemple, Sidony Box se produira le 19. Ce trio a acquis une heureuse notoriété, depuis qu’il a remporté le tremplin Rezzo Jazz à Vienne 2010. Devenu de surcroît lauréat du dispositif de l’Afijma - "Jazz migration 2011" - il a sidony box webpublié le CD « Pink Paradise » (sur Naïve, label partenaire du Rezzo Jazz à Vienne), œuvre d’une modernité éclatante, qui a pour tremplin l’improvisation. On perçoit la dimension collective dans l’interprétation et dans les compositions, pour moitié signées de Sidony Box, tandis que deux titres ont été écrits par le guitariste Manuel Adnot, et deux autres par Elie Dalibert (saxophone alto). Le batteur Arthur Narcy va au-delà de son rôle habituel et enrichit la toile de subtiles atmosphères. Le jeu sur les contrastes devrait attirer l’attention des élèves spectateurs, à l’instar des mélodies envoûtantes, des explosions rythmiques, des saisissantes trouées de lyrisme...

                                 Photo © DR Le trio Sidony Box :

  

  

Egalement au Magic Mirror à 12h30, carte blanche au saxophoniste Hugues Rousé (le 20) : il présentera le concert du département jazz du Conservatoire, dont il est le responsable et qui s’est peu à peu imposé comme une référence. « Avec le Magic Mirror, on a voulu offrir au public scolaire une superbe salle, pour, à la fois, lui donner envie de venir et désacraliser les salles de spectacle habituelles », poursuit Yann Subts. Pari gagné, le public s’est développé et diversifié. Des fans en culottes courtes scrutent la riche affiche de Tourcoing Jazz Festival et ont déjà repéré le concert exceptionnel que donnera le 29 octobre Sonny Rollins, une des dernières légendes vivantes du jazz.

Fara C. 

 

Du 15 au 29 octobre, Tourcoing Jazz Festival. sonny rollins c dr bw1 web

Programme complet sur le site : www.tourcoing-jazz-festival.com.

 

Sonny Rollins le 14 novembre, Olympia.

www.sonnyrollins.com/

www.olympiahall.com/jazz-blues-classique/sonny-rollins.html

 

 

                                                                                      Photo © DR Sonny Rollins

 

AUTRES INFORMATIONS PRATIQUES :

 

BILLETTERIE

 

POINTS DE VENTE

Vous pouvez vous procurer vos places dans les points de vente suivants :

Fnac – Carrefour – Géant – Magasins U – Intermarchés

0.892.68.36.22 (0,34 €/mn)

Cliquez ci-dessous pour un accès direct à notre billetterie fnac.

Maison Folie Hospice d’Havré de Tourcoing

(à partir du 7 septembre).
Rue d’Havré – 59200 Tourcoing
Du lundi au vendredi de 13h30 à 18h00
Tél : +33 (0)3.59.63.43.63

Théâtre Municipal Raymond Devos

  • Place du Théâtre – Tourcoing
  • Les mardis et vendredis de 15h à 18h30
  • Les samedis de 10h à 12h30

Par correspondance :

Pour tout achat par correspondance, merci de bien vouloir compléter le bulletin à télécharger ci-dessous et le retourner avec votre règlement par chèque bancaire ou postal libellé à l’ordre de ACT à l’adresse suivante :

Téléchargez ici >> Bulletin Places par correspondance

Tourcoing Jazz Festival Planètes
Hospice d’Havré
100 rue de Tournai
59200 TOURCOING

 

ADRESSES :

 

LE CLUB

Le Tourcoing Jazz Club a lieu chaque mois à la Maison Folie Hospice d’Havré

Adresse postale : 100 rue de Tournai – 59200 Tourcoing

L’entrée publique  sur le site se fait par la rue d’Havré

 

LES ADRESSES DU FESTIVAL

Théâtre Municipal Raymond Devos
Place du Théâtre, Tourcoing
Tél : 03.20.26.86.34

Chapiteau Magic Mirror
Parvis Saint Christophe,
Avenue de la République
59200 Tourcoing

Théâtre de l’Idéal
19 rue des Champs
59200 Tourcoing

www.theatredunord.fr

MUba Eugène Leroy
Rue Paul Doumer
59200 Tourcoing

www.muba-tourcoing.fr

Le Colisée – Théâtre de Roubaix
31 rue de l’Epeule – Parvis du Colisée
59100 Roubaix
Billetterie / Accueil : 03.20.24.07.07

www.coliseeroubaix.com

Centre Culturel mouscronnois
Marius Staquet
Place Charles de Gaulle, Mouscron (B)
Tél : +32 56 860 160

www.centrecultureldemouscron.be

Médiathèque Municipale de la Bourgogne
27 rue R. Salengro
59200 Tourcoing
Tél : 03.59.63.43.00

Hospice d’Havré
100 rue de Tournai, Tourcoing
Accueil : 03.59.63.43.53
Direction des Affaires Culturelles : 03.59.63.43.50

www.tourcoing.fr

 

 

  

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  • Fara C.
  • BLOG TENU avec la collaboration de DOLLY TCHOUNOU. Fara C.: Journaliste culture à l’HUMANITE depuis 1985. Pédagogue (écriture poétique/slam, math). A écrit le docu ‘Le moine et la sirène – Le chant de Charles LLOYD’, qu’elle a coréa

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